mercredi 22 mai 2013

Un peu de bon sens

Trouvé au hasard de mes pérégrinations sur Internet :


« La jalousie est le moteur de la société française » (dixit Giscard, autre président d’un autre temps).
Je vis à l’étranger et les débats français me semblent venir d’une autre planète, développée mais attardée, genre Planète des Singes du film avec Charlton Helston.
Les débats sont totalement franco-français sans jamais prendre en compte la réalité du vaste monde.
Partout dans le monde, l’Humanité s’emploie à améliorer son sort par le travail. En France, le travail est tabou. Pire que cela, il est devenu illégal de gagner sa vie en travaillant. En tous cas de travailler dans le secteur marchand. Les seuls statuts « normaux » sont ceux de fonctionnaires, chômeurs ou retraités.
Quand comprendra-t-on dans ce pays qu’il n’y a pas d’autre issue que de remettre la population au travail, c’est à dire au travail productif dans le secteur marchand ?
Il faut réduire les dépenses publiques, réduire drastiquement les charges qui pèsent sur le travail, en fait les réduire même à zéro hormis les assurances pour maladies et accidents professionnels.
La seule politique qui vaille est la suppression de tous les obstacles à la création d’emplois. Des pans entiers de services et produits ne sont pas pourvus dans notre pays du fait des charges financières, administratives et légales qui pèsent sur le travail. Cela protège de nombreux monopoles (grands groupes et autres maisons de commerce confortablement installés), favorise les importations et entretient des prix de denrées et services très élevés (parmi les plus élevés au monde).
Deux mesures des gouvernements précédents allaient dans le bon sens: le statut d’auto entrepreneur et la défiscalisation des heures supplémentaires. Cela allait dans le sens d’une revalorisation du travail. Mais bon, il faut aller plus loin. Revoir les conditions d’indemnisation du chômage en favorisant fortement toute reprise de toute activité et pénalisant le chômage total et de longue durée. Les allocations de solidarité (RSA ou autres) ne doivent être versés que temporairement et sous réserve que le bénéficiaire ne refuse aucun emploi quel qu’il soit qui lui est proposé. C’est le prix (contrepartie) de la solidarité!
Le droit du travail doit être considérablement assoupli, embauche et débauche doivent être simplifiées. Le droit du travail doit d’abord se concentrer sur les conditions de travail et de sécurité. Le reste n’est que relation contractuelle privée et un marché de l’emploi dynamique et transparent doit rééquilibrer le rapport de force entre employé et employeur. D’ailleurs de nouveaux types de rapport fondés sur la complémentarité et la réaliste prise en compte de l’interdépendance doivent s’établir dans la sphère professionnelle.
Enfin le régime politique français actuel est à bout de souffle, bloqué sur des principes d’exploitation d’un pays renfermé sur lui-même: gouvernement pléthorique de 34 ministres sans expérience de la vraie vie dans le monde concurrentiel mondialisé, représentation parlementaire anesthésiée par ses avantages financiers exorbitants, administration sclérosée et arrogante campée dans ses droits particuliers: statut du fonctionnaire, régime spécial de retraites, et carrières inévitablement ascendantes.
La politisation des syndicats inversement proportionnelle à leur représentativité des salariés français est un facteur de régression sociale collective par la défense des intérêts de leurs clientèles sans vision d’avenir pour développer l’emploi par la compétitivité du “Made in France”. Il faut refonder le dialogue social tant au niveau public qu’à l’intérieur des entreprises sur la base d’une représentation proportionnelle qui met fin à l’exclusivité actuelle des syndicats. Cela les obligera par ailleurs à se mettre au service des véritables forces productives du pays en renonçant à leur alignement sur des partis politiques très largement minoritaires.
Enfin, puisqu’il semble impossible de réformer les médias et de les intéresser à autre chose qu’au microcosme politique (forme “people” de la vie politique), le secteur de la presse doit encore s’ouvrir à l’extérieur en permettant à d’autres journalistes et observateurs de pouvoir débattre au-delà de l’actuelle demi-douzaine de chroniqueurs qui font l’opinion depuis 30 ans.
La France est en chute libre! Il n’y a plus de produits français proposés sur les marchés étrangers, plus de langue française dans les bouquets satellites des autres continents et sur les ondes. Notre diplomatie est dangereusement arrogante alors que nous ne représentons plus une puissance. Nos forces militaires subissent les réductions qu’impose l’incurie économique de nos gouvernants. Il n’y aura bientôt plus aucune marge de manœuvre pour défendre les ressortissants et intérêts français à l’étranger en cas de réelles menaces.
Ce n’est pas en taxant à tout va, que ce gouvernement (le pire depuis la Quatrième République, autre période ou des gouvernements de gauche se succédaient pour mener obstinément d’absurdes guerres coloniales et enfoncer le pays dans le déclin) va redresser ce pays.
Réduisez les dépenses publiques, réformez la France: voici quelques pistes :
  • Division du nombre de communes par 10 comme en Belgique et en Italie,
  • Suppression des départements, de leurs conseils et de leurs administrations,
  • Réduction du nombre des parlementaires (1 député pour 100,000 habitants, réforme et réduction du Sénat, interdiction stricte du cumul de plusieurs mandats électoraux),
  • Réduction du nombre de fonctionnaires à 2 millions d’agents publics, réduction des salaires et indemnités versés aux agents publics et élus (aujourd’hui bien supérieur à ceux du privé).
  • Suppression de toute subvention publique à des organismes ou entreprises privés. Aucune organisation privée ne doit être maintenue artificiellement grâce aux deniers publics. Aucune entreprise ne se développera et n’embauchera durablement au seul motif des subventions qu’elle peut recevoir. Aucune association, ni fondation ne doit bénéficier d’autres subsides que de ses adhérents, sympathisants ou bénéficiaires.
Relancez l’activité:
  • Relance de la production agricole : arrêt de toute nouvelle urbanisation de terres agricoles, obligation d’exploiter ou de louer à des exploitants toute terre de culture, aide à l’installation des nouveaux exploitants, création de « clusters » d’industries agroalimentaires, soutien à l’agriculture biologique par une fiscalité nulle ou négative.
  • Relance de la production industrielle : en passant d’abord par un pacte avec la nation au delà des syndicats. Ce pacte peut prendre la forme d’une loi pour l’industrie soumise à referendum, couvrant les aspects de droit social, économique, technologique et environnemental d’une forte relance de l’industrie. Voilà une question référendaire qui en vaudrait la peine.
  • Relance des exportations et réduction des importations : par une exemption de toute charge sociale sur la valeur ajoutée en France de tout produit ou service exporté ou réexporté et (compensation par une) hausse de la TVA sur tous les produits consommés dans le pays. Voilà qui sans exposer le pays à la critique du protectionnisme redonnera chance à ses exportations.
  • Relance et revalorisation des activités de commerce : La France est un pays qui compte un nombre invraisemblable d’écoles de commerce, pourtant les vendeurs de marques et produits français sont plutôt rares dans le monde. Infiniment plus rares que les Allemands, Anglais, Belges, Italiens ou Espagnols pour ne parler que des proches voisins.
Les fonctions commerciales doivent être revalorisées dans leur image et dans leurs conditions d’exercice. Les fonctions d’intermédiaires, agents et traders, doivent être développées comme chez les voisins Belges et Néerlandais. Mais il faut pour cela en finir avec la haine française des intermédiaires vus depuis la Révolution Française comme des profiteurs affameurs du bon peuple. Il faut voir la réalité de leur contribution possible au développement des affaires et de la prospérité : comme c’est notamment le cas des Néerlandais, dont les maisons de commerce font la fortune du commerce extérieur des Pays-Bas pour bien des marchandises qui ne sont même pas produites dans ce pays (hydrocarbures, fleurs, matériaux,..).
Les industriels français doivent pouvoir compter sur des réseaux denses d’agents commerciaux nombreux et efficaces pour promouvoir, faire connaitre leurs produits et services et conclure des affaires. Là encore, le fonctionnement en “clusters” industriels pour développer la coopération commerciale par secteur doit être encouragée. Le secteur privé doit d’ailleurs s’emparer de cette question. Il sera bien plus efficace que les couteuses et passives représentations du commerce extérieur français dans les ambassades de France.
La France est aujourd’hui en récession. Plus grave, son PIB est artificiellement maintenu par la consommation intérieure des ménages, les services financés par l’état (santé, éducation,…) tandis que les exportations ne cessent de se dégrader et que l’investissement des entreprises est au point mort. Cette consommation est soutenue par des distributions financées par l’emprunt alors que la dette du pays augmente chronologiquement d’un milliard d’Euros supplémentaires chaque jour.
Dans le même temps, trouver quelques dizaines de milliards d’Euros d’économies semble inaccessible et même sacrilège au non du soutien à l’activité. De ce fait le gouvernement et sa majorité socialiste multiplient les options de prélèvements supplémentaires au delà de toute raison puisqu’il envisage d’assujettir les propriétaires au paiement d’un loyer au titre d’un revenu fictif tiré du capital qu’ils se sont constitués. Une telle mesure a eu son équivalent dans l’Ethiopie du dictateur Mengistu, lorsque celui-ci prolongea la réforme agraire des campagnes de 1977 par la nationalisation des habitations urbaines. Les occupants propriétaires de leur logement ont du alors s’acquitter de manière pérenne d’un loyer auprès du Ministère du Logement.
Mais François Hollande, même s’il n’a jamais été commerçant, connaît bien sa clientèle. Il préfère saigner un peu plus cette France des propriétaires qui a force de travail et d’économies croit se mettre à l’abri du besoin en remboursant si possible avant sa retraite, l’achat de sa résidence principale. Plutôt que d’affronter ceux qui vivent mal ou bien de l’argent public en refondant les termes de la dépense publique et d’avancer ce chantier avec ses risques, il reporte sine die la véritable réforme qui aurait dissipé les sombres présages qui pèsent aujourd’hui sur la nation française.
« On ne peut-être responsable et désespéré » (Saint-Exupéry)

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