Vu sur le Huffington Post, cet article :
ESPACE - Après avoir investi 100 millions de dollars dans la recherche de l'existence des extraterrestres, Stephen Hawking et Yuri Milner récidivent. Le physicien et le milliardaire russe ont annoncé une nouvelle "breakthrough initiative". Baptisé "Starshot", ce projet vise à envoyer de minuscules vaisseaux spatiaux sur Alpha du Centaure, l'étoile la plus proche de notre système solaire, en moins de 20 ans.
Ce qui serait incroyable, car ce système solaire est situé à 4,37 années lumières de la Terre, soit plus de 41.000 milliards de km. Avec nos technologies actuelles, il faudrait des milliers d'années pour atteindre Alpha du Centaure. Ce que proposent Stephen Hawking et Yuri Milner, c'est un système fonctionnant avec un rayon laser de 100 milliards de watts, précise le Guardian.
Des vaisseaux miniatures et des lasers géants
Les "nanocrafts" (des vaisseaux minuscules) seraient fabriqués à partir de composants électroniques de moins d'un gramme et d'une "voile solaire", permettant de transformer la lumière captée en propulsion, comme une voile classique qu'utilise le vent pour faire avancer un bateau. Les vaisseaux miniatures pourraient ainsi atteindre 160 millions de km/h, soit 20% de la vitesse de la lumière. Voici une vidéo du concept:
Si les vaisseaux spatiaux ne seront pas habités (ils seront bien trop petits), ils permettront de récolter des données sur place et de les renvoyer sur Terre via un laser. Un trajet retour qui durera tout de même plus de 4 ans.
Cette idée est loin d'être farfelue. D'ailleurs, la Nasa réfléchit sérieusement à la propulsion photonique (c'est le nom de cette technologie) pour envoyer des vaisseaux sur Mars en seulement trois jours.
Une technologie déjà existante
L'idée est simple. La lumière est composée de particules appelées photons. Ces derniers n'ont pas de masse mais ils ont par contre une vitesse et ce qu'on appelle une "quantité de mouvement". C'est un peu comme quand vous envoyez la boule blanche sur une autre au billard. La quantité de mouvement de la première boule est transférée à la seconde.
Le principe de la propulsion photonique, c'est donc de transférer l'énergie de la lumière à un objet. Pour ça, on va utiliser une "voile solaire". Fabriquée dans un matériau bien spécifique, celle-ci va fonctionner un peu comme une voile classique: les photons qui vont la toucher et se refléter dedans vont lui donner un peu de leur quantité de mouvement et propulser ainsi l'engin.
Pour arriver à adapter cette technologie afin d'atteindre Alpha du Centaure, il faudrait "un budget comparable aux plus grandes expériences scientifiques actuelles", estiment les auteurs du projet. Et de dévoiler une liste de course loin d'être bon marché. "Un projecteur laser d'un kilomètre" qui générerait quelques gigawatt-heures d'énergie par lancement. Ou encore un "vaisseau-mère" qui sera lancé et portera des milliers de nanocafts qu'il libérera petit à petit et seront propulsés par les fameux lasers.
Et ce n'est pas tout: il faudra bien sûr réfléchir aux trajectoires pour éviter les collisions (même si l'espace est majoritairement vide, il y a une sacré trotte jusqu'à Alpha du Centaure). Sur le site du projet, une page est d'ailleurs dédiée aux challenges à relever pour arriver à ce résultat. Diminuer la taille des composants du vaisseau à l'échelle du gramme, assurer la sécurité de celui-ci à des vitesses énormes, trouver où, comment et combien de lasers construire... Une trentaine de problèmes à surmonter sont listés. De quoi occuper les scientifiques pour les prochaines années.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire